Station de Puy-Saint-Vincent
Mon ton est moins neutre dans ce chapitre qui
s'apparenterait plutôt à un chapitre noir de la part d'un client fidèle dès les
premiers jours mais devenu de plus en plus critique au fil des ans. Mon objectif
ici n'est ni de présenter la station ni d'en vanter les mérites, l'Office du
Tourisme le fait de façon très professionnelle. Il est plutôt de tirer la
sonnette d'alarme et d'attirer l'attention sur plusieurs défauts majeurs qui la
maintiennent, disons le tout net, en seconde division par rapport à ses
consoeurs du nord des Alpes malgré une volonté d'embonpoint immobilier
indéniable.
Site de l'OT de
Puy-Saint-Vincent |
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Les débuts de la station datent de 1968 avec les
premières remontées mécaniques et les premiers immeubles installés au hameau
des Prés. Il s'agissait au début d'un station-village, Puy-Saint-Vincent
1400.
Changement de dimension en 1974 avec la création
ex-nihilo, dans la forêt de mélèzes, de la station Puy-Saint-Vincent 1600,
constituée essentiellement dans ses premières années d'une grande barre blanche,
sorte de voile ou vaisseau visible de toute la vallée. D'entrée de jeu,
l'intégration au site est ratée !
Les 3 décennies suivantes sont marquées par la
construction de nombreux immeubles nettement mieux intégrés au site. Ces
immeubles remontent de plus en plus haut dans la pente supprimant au passage des
zones de stationnement ou des équipements sportifs, terrains de tennis et départ
des pistes de ski de fond.
Dans le même temps, tout ce qui pouvait être
équipé en remontées mécaniques l'a été peu ou prou. Les possibilités d'extension
sont minimes, sauf à passer par delà la Pendine dans la Combe de
Narreyroux, comme il en est fortement question. Mais ce serait le début d'un
conflit bien hasardeux tant les oppositions seront nombreuses et sans doute
virulentes.
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Vue depuis les
pistes |
Mont Pelvoux |
Massif de
Montbrison |
Entrée de la
vallée |
Février 1978 |
Février 1978 |
Février 1978 |
Février 1978 |
Cliquer sur les
photos pour les agrandir |
Force est de constater que le développement s'est
fait de façon tout à fait anarchique et sans plan directeur. Il s'agit d'une
station construite de bric et de broc, d'où des défauts structurels majeurs :
Le résultat est une saturation des remontées en
période de vacances. Si on le peut, il vaut mieux éviter de venir durant les
périodes de recouvrement des zones de vacances scolaires en février.
Malheureusement rien ne semble pouvoir enrayer la
fuite en avant immobilière, par contre, le débit des remontées mécaniques peut
encore être amélioré.
Dès les débuts de la station, se garer a été une
épreuve. Les difficultés se sont amplifiées au fil des constructions sans place
de stationnement en sous-sol. Une construction tardive de parking couvert le
long de la barre s'est révélée insuffisante. Pire les dernières constructions
ont fait disparaître le parking du tennis et vont entraîner la surcharge des
parkings à la journée du haut de la station.
Qu'on l'aborde d'un point de vue fonctionnel ou
d'un point de vue esthétique, l'arrivée dans la station est déplorable. On se
demande vraiment où on arrive et on a peine à suivre le cheminement.
La fameuse barre, héritée d'une architecture
dépassée et en lits non banalisés, est très dégradée. Elle aura bien du mal à
conserver un attrait, malgré un magnifique front de neige.
Ceux qui ont déjà mis plus d'une heure pour
parvenir à obtenir un forfait, en faisant la queue dans le froid venté,
comprendront !
L'accueil en caisse s'est malheureusement
considérablement dégradé ces dernières années. Non pas du fait du personnel,
mais de la localisation. Précédemment, les caisses étaient dans un bâtiment
couvert, elles se trouvent maintenant quasi en plein air et on fait la queue à
l'extérieur sur les monticules de neige tombée du toit, alors que l'ancien
bâtiment n'est plus utilisé.
L'accès est complexe, la contrainte des photos
pour les forfaits de plusieurs jours est énervante au possible, le nombre de
caisses insuffisant en périodes de pointe. Alors, quand la queue dure plus d'une
heure ... le ton est moins mesuré qu'ici !
Le système Tempo est très intéressant mais mérite
un coup de jeune, avec les technologies modernes on devrait pouvoir recharger sa
carte et clore la séance de ski sans passer aux caisses.
Certaines ont l'âge de la station 1400 soit plus
de 35 ans. Le téléski de la Draille se traîne, il est d'ailleurs très
pratique pour manger son sandwich. La file d'attente est mémorable en période de
vacances scolaires, alors que paradoxalement la piste de la Draille est
rarement surchargée, puisque les gens sont dans la queue ! Le télésiège de la
Pendine, pourtant plus récent, est lui aussi très lent et mériterait un coup
de jeune.
Le remplacement du télécabine de la Bergerie
par un télésiège plus rapide a redonné de l'intérêt aux pistes intermédiaires,
même si ce sont les piétons qui sont gênés pour monter au restaurant d'altitude.
Le point faible se situe bien au niveau des
remontées mécaniques et non des pistes, qui restent en général tout à fait
praticables. Le haut du Clos d'Aval, par exemple, est même sous-exploité.
C'était déjà le cas avec le départ des pistes
vers les terrains de tennis avec la traversée obligée de toutes les pistes de
descente. Qu'en sera-t-il maintenant avec les nouveaux immeubles et la
suppression des places de stationnement ? Pourtant le domaine du Col de la
Pousterle mériterait d'être mieux mis en valeur.
C'est tout ? Direz-vous. Alors pourquoi venir
skier à Puy-Saint-Vincent ? Bonne question !
Mais pour le ski, pardi ! Pour les
pistes vraiment très intéressantes. Le meilleur moment est avant les
vacances scolaires de février lorsque la neige reste froide toute la journée.
Après, en mars, les conditions se dégradent rapidement car il fait vite chaud en
journée. Encore que certaines années, on a rencontré les meilleurs journées lors
de la fermeture de la station aux alentours du 20 avril.
Néanmoins, j'ai un regret pourquoi avoir déclassé
la 'Carmen' en la transformant en un toboggan, souvent glacé et sans
intérêt, par le passage de la dameuse tous les soirs. Cela force maintenant à
passer très haut au-dessus de la piste ou en-dehors pour trouver de la neige non
damée. On n'améliore pas forcément la sécurité en agissant ainsi et
Puy-Saint-Vincent mérite bien une piste noire digne de ce nom !
Choisissons simplement le bon moment et ne
boudons pas notre plaisir, car la neige est toujours au rendez-vous et les
paysages sont magnifiques ...
Saluons la navette reliant la station aux
différentes communes du Pays des
Écrins
qui évite de prendre sa voiture et de se prendre la tête ensuite pour se garer !
L'automne 2004 a été marqué
par le renouvellement de
la délégation de service
public pour l'exploitation de la station au gestionnaire actuel, la Sem
les Écrins. Le conseil municipal de la commune l'a préférée à sa
concurrente, la société villeurbannaise Transmontagne. La Sem les
Écrins devrait investir près de 22 millions d'Euros en une dizaine d'années
et se rapprocher du Sivu, exploitant la station de Pelvoux - Vallouise.
Cette décision marque la volonté de la commune d'assurer la continuité du
service public et le contrôle du développement de la station avec un renfort en
capital de la Communauté de Communes du Pays des Écrins.
Les projets commencent à
voir le jour :
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Un nouveau télésiège
combi-6 places reliant les Prés - station 1400 - au nouveau
restaurant l'Étoile des Neiges, situé sur les pistes. Il devrait
remplacer le télésiège des Prés - l'un des premiers de la station et
dont l'arrivée est beaucoup trop basse, et doubler en partie depuis le bas,
les 2 téléskis de Prey Sabeyran.
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La prolongation de la
piste du Bois des Coqs en direction de la station 1400 par la
maison artisanale.
Ces 2 projets,
visant à alléger la
pression sur la station 1600 et à moderniser un appareil vétuste et mal
positionné, vont
plutôt dans le bon sens, mais il faudrait augmenter simultanément la
capacité de stationnement à 1400.
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L'achèvement de la
zone d'aménagement concerté en 2006 avec 3000 lits en résidence tourisme 3
et 4*. Au moins, peut-on espérer que les cahiers des charges
prévoiront des places de parkings dédiées et en sous-sol, sinon
difficile de justifier les 3 et 4* !
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Enfin, 20 logements à
destination des saisonniers sont prévus pour 2006, également.