Puy-Saint-Vincent

Son espace nordique en question

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La commune de Puy-Saint-Vincent a décidé la mise en place d'une redevance piétons et raquettes pour l'accès aux itinéraires nordiques entretenus à partir des points d'entrée sur le site suivants : arrivée du Télésiège des Près, Cabane de Pra Loubet et Col de la Pousterle, le bas du domaine reste en accès libre.

Les Tarifs sont les suivants : séance : 3.00 € ; carte hebdomadaire : 12.00 € ; Carte saison : 25.00 €.
Enfant de- de 10 ans et personne de + de 75 ans : gratuit.

Le maire explique cette décision par la nécessité de couvrir les coûts d'entretien des pistes de ski de fond que les piétons utilisent abusivement, en rappelant au passage que les loisirs de neige autre que le ski de piste ne sont pas une priorité pour sa commune. Cette décision, forcément très controversée, et surtout le commentaire précédent posent la question de l'espace nordique de Puy-Saint-Vincent, qui rappelons-le, se déploie aussi sur les territoires des communes des Vigneaux et de l'Argentière, englobant le plateau du Col de la Pousterle et culminant aux Têtes, à 2044 mètres d'altitude.

 

Chalets de Tournoux

Un passage incontournable en direction du Col de la Pousterle et des Têtes, avec halte obligatoire à la Buvette de Tournoux.

Photo Vallouimages - 18 janvier 2011

Son maire (1) a mis les pieds dans le plat : ce n’est pas une priorité ! La question semble quand même être abordée sous un mauvais angle. On commence tout de suite sous l’angle financier : ça coûte cher. Mais ce n’est pas le bon angle. Le problème n’est pas financier. Les touristes et les résidents secondaires paient déjà leur contribution pour que la commune et la station mettent en place les infrastructures nécessaires à leur bon accueil, à l’animation et à un certain nombre d'activités. On a même plutôt vu, ces dernières années, les résidents secondaires contribuer, à travers les taxes qu'ils paient et les dotations qu’ils génèrent, au financement d’une classe privée communale à Puy--Saint-Vincent (2).

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En fait, tout a déjà été dit, ce n’est pas une priorité. 

Affirmation largement confirmé par la communication de la station. Voici un domaine nordique qui offre un panorama exceptionnel et des pistes de niveau relevé, mais que personne ne connaît ou presque parmi les pratiquants du ski de fond. Cherchez bien sur la fameuse brochure hiver 2013-2014 (3) : dès la deuxième page le ski et le snowboard sont mis en avant, mais le ski de fond est ignoré. Heureusement il figure tout de même dans les Infos Station, et avec le même qualificatif, exceptionnel pour ses points de vue, mais sans aucune photo le mettant en valeur.

Quand on bénéficie de quelque chose d’exceptionnel, eh bien on le met en avant, bon sang !

C’était en plus l’occasion de mettre une photo de véritables épicéas (3).

Eh oui, l’espace nordique aurait plus besoin d’une bonne promotion, d’une bonne communication et de facilités d’accès que de redevances additionnelles.

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Mais, si vraiment Puy--Saint-Vincent n’a plus les moyens financiers de bien accueillir les touristes et de leur proposer gratuitement des activités de base, une autre solution de financement serait d’installer un poste de péage un peu en-dessous de PSV 1600 pour tous les véhicules qui voudraient stationner dans  la station (et de verbaliser bien sûr le stationnement en-dessous). Après tout, étendons le raisonnement, il n’y a pas de raison que les usagers ne paient pas pour l’entretien des rues et des places de stationnement qu’ils encombrent. Voici une idée qu’elle est brillante et qu’elle va faire l’unanimité… (On va voir aussi qui détecte le second degré, car sur internet il passe en général très mal).

Sinon, si Puy-Saint-Vincent ne peut pas ou plus assumer la compétence nordique à son niveau communal, eh bien elle doit à nouveau la repasser à un niveau supérieur. Car si ce n’est pas une priorité pour la commune, ce peut l’être pour la vallée et la communauté de communes.

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En réalité, on ne peut pas continuer à saucissonner les compétences touristiques. La stratégie touristique ne peut être que globale et développée au niveau de la vallée et même du Pays des Écrins tout entier, voire du Briançonnais. Une approche qui continuerait à s’appuyer sur des communes miniatures – la population municipale de Puy-Saint-Vincent est repassée sous les 300 habitants et seule l’Argentière dépasse 2 000 habitants dans le canton – et qui ne dépasserait pas des limites communales devenues des curiosités historiques (4), est vouée à l’échec. Tous les observateurs le disent (5) ; le préfet n’en loupe pas une pour le rappeler ; fort de sa présidence de la Commission Permanente du Conseil National de la Montagne, le député prône partout lui aussi une approche valléenne. À un moment, il va quand même falloir se décider à avancer.

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Vallouimages

Vallouise, 26 janvier 2014

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Notes :

(1) Interview par Dici Radio qui a repris l'information.

(2) Ceci, juste pour dire que le sujet n’est pas d’ordre financier.

(3) Les épicéas de Puy-Saint-Vincent ou Une plaquette venue d'ailleurs.

(4) ... et au demeurant récentes à l’échelle de l’histoire, les quatre communes ne remontant jamais qu'à la Révolution. Précédemment, il n'y avait qu'une seule communauté.

(5) En particulier, Philippe Bourdeau, spécialiste du tourisme.