À l'occasion de la
29e Fête du peuple provençal à Tallard, l’Unioun Prouvençalo
aborde le sujet de l'acronyme « Paca », ce qui a conduit l'e-media 05 à
poser la question :
Pour bannir l’acronyme Paca, faut-il donner à la région le nom de Provence ?
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L'acronyme «
Paca » est "horrible", nous sommes d’accord, mais il s’est imposé et on s'y
est habitué. « Provence-Alpes-Côtes-d'Azur » se veut représentatif de toutes
les composantes de la région et… chante bien, mais il est effectivement trop
long. La toponymie nous apprend que les locuteurs vont toujours vers la
simplicité et que tous les noms de lieux se sont simplifiés au fil du temps.
Celui-ci n’y échappe pas, d’où l’acronyme.
Mais, ce débat
récurrent commence à être pénible car il est abordé de la plus mauvaise des
façons : d’une part sous l’angle du rejet de l’acronyme et d’autre part par
le petit bout de la lorgnette avec la volonté, à la fois réductrice,
hégémonique et infondée, d’imposer le nom « Provence ». En effet, si le nom
doit changer, il ne peut évidemment être question du seul « Provence » qui
n’est qu’une des composantes de la région, en termes géographique,
historique, linguistique et touristique. D’une part, la géographie et
l’histoire se rejoignent dans le fait qu’une grande partie des Hautes-Alpes
n’a jamais été provençale, mais dauphinoise. De même les Alpes-Maritimes et
l'Ubaye à l'antériorité savoyarde. D’autre part, on ne parlait pas le
provençal dans les Hautes-Alpes et dans les Alpes maritimes, mais l’occitan
alpin et le nissart. Enfin, le nom « Provence » ne saurait être
représentatif à lui seul de la diversité touristique de la région. Il faut
en effet regarder un peu plus loin que le bout de son nez et tenir compte de
l’impact du nom sur la communication touristique. L’adopter porterait un
coup fatal au tourisme dans les Alpes du Sud
(1).
Cet argument à lui seul clôt en quelque sorte le débat. D’ailleurs, soit on
le tranche une bonne fois pour toutes, soit on arrête.
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La réponse
à la question initiale « Pour bannir l’acronyme Paca, faut-il donner à
la région le nom de Provence ? » est donc catégoriquement NON.
Pour bannir
l'acronyme « Paca », il suffit de ne pas l'utiliser. Point. Ni acronyme
« Paca », ni sigle « PACA », mais « Provence-Alpes-Côte d’Azur »
(2).
Donc, à
chacun d’entre nous, et surtout aux médias, de ne pas/plus tomber
dans la facilité, en employant soit l’acronyme, soit le sigle. Le
nom de la région est simplement « Provence-Alpes-Côte d’Azur »,
comme celui de l'actuelle région au nord est « Rhône-Alpes » et non
RA ou R-A (comme on le voit parfois). On se fait finalement du tort
en n’appelant plus/pas les choses par leur nom. Donc, je bazarde les
acronymes, sigles et abréviations géographiques Paca, PACA,
AHP, H-A, ABC, PSV, etc. (3),
mais garde 04, 05 et les abréviations (ou sigles) d’organismes
(après les avoir éventuellement définies), en espérant que beaucoup
feront dorénavant de même.
«
Pour bannir l’acronyme Paca, il suffit d’appeler la région par son
nom. » C'est simple !
(1) Les stations de sports d'hiver pèsent 687 M€ et près de 12.000 emplois dans
les Hautes-Alpes. Dans cette activité économique, le chiffre d’affaires des
remontées mécaniques pèse 15 %. Et environ 10,5% des dépenses des
séjournants sont réalisées en dehors des stations (hors retombées indirectes
liées aux salariés et aux commerçants des stations). [note
rajoutée le 21 octobre 2015, d'après
L'e-media]
(2) On est passé du nom officiel « Provence-Alpes-Côte d’Azur » à l'abréviation,
devenue sigle, « PACA », avec conservation des majuscules des noms propres
abrégés, puis à l'acronyme « Paca ».
(3) avec des exceptions du type « USA » ou « Bénélux ».