La phrase du jour – Éric Gorde,
président de la Chambre de commerce et d’industrie des Hautes-Alpes* : « Il
ne faut plus parler d’enclavement. On veut que le territoire soit attractif,
et le réseau de transport est suffisant pour cela. »
* Le Dauphiné Libéré, édition Hautes-Alpes & Alpes de Haute Provence, 1er
décembre 2017.
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On parle du train de nuit ? Du remplacement des trains par des bus
entre Gap et Briançon ? Des menaces
sur les lignes Grenoble-Veynes et Valence-Veynes ? Des durées de
trajets en train dignes du XIXe siècle ? Du fret ferroviaire ? De
l’état des routes nationales (RN 85 et RN 94) ? Des zones de
dépassement ? De la déviation de La Roche-de-Rame ? Des
embouteillages à la Saulce ? De la traversée de Savines ? De l’état
du pont de Savines ? Du temps de parcours pour aller prendre le TGV
à Oulx ? Du tunnel sous le Montgenèvre ? Et ne parlons pas du
transport de données et d’informations. L’enclavement est un fait
qui s’impose et de récentes décisions désespèrent de la volonté
politique de le réduire. Même le statu quo est attaqué.
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Ceci établi, y a-t-il une corrélation entre
l’enclavement ou non d’un territoire et son attractivité ? L’enclavement
nuit-il à l’attractivité ? Et d’abord, qu’entend-on pas « attractivité d’un
territoire » ? Pour ses habitants ? Pour les entreprises ? Plus
spécifiquement, pour le tourisme ? Quels en sont les facteurs (qui peuvent
différer selon les cibles) ?
A priori, sans attendre les réponses à ces questions, une politique de
développement a peu de chance de réussir, à moyen et long terme, si les
sujets qui fâchent ne sont pas abordés et en pratiquant la « politique de
l’autruche ». Au contraire, des stratégies de suppression, réduction ou
adaptation sont indispensables. Le silence ne convient à aucune des trois.
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Il faut donc continuer à parler de
l’enclavement des Hautes-Alpes et à dénoncer toutes les décisions qui
contribuent à l’accentuer comme les menaces actuelles sur le transport
ferroviaire.
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