Pays des
Écrins
Le Rallye Monte-Carlo
_______________
Une spéciale du
Rallye Monte-Carlo s'est déroulée dans
des communes
du Parc national des Écrins entre Saint-Clément et Champcella/Freissinières.
Cela interpelle car
on cherche la cohérence.
Rappelons-nous que
les mêmes acteurs locaux, pour la plupart, avaient voulu transmettre «
un message au monde entier sur la nécessaire prise de conscience du
développement durable dans un monde qui a changé » (juillet 2011) lors
de la candidature Pelvoux 2018 aux Jeux olympiques, qualifiée à l'époque
de « retour aux sources ».
C’était il y a plus
de dix ans, à une époque où l’urgence climatique n’était pas aussi
présente qu’aujourd’hui.
Certes, le grand élan
de la « candidature nature » aura vite fait long feu, mais on est
atterré de constater un pareil virage à au moins 3 fois 180 degrés alors
même que l’urgence climatique est bien plus présente.
Bref, le « message
transmis au monde » aujourd'hui n’est pas le bon, et, de
précurseur, le Pays des Écrins est passé à la traîne.
_______________
Le
président de la communauté de communes du Pays des Écrins et maire de
Freissinières a tenté de justifier la spéciale du Rallye Monte-Carlo dans le
Pays des Écrins.
[ Je vous la
laisse lire d’abord : « Vous avez été nombreux à me féliciter pour avoir œuvrer
à la venue du rallye de Monte-Carlo à Freissinières et quelques-uns à contester
la tenue d’un tel événement. Alors certes les sports mécaniques ne sont pas dans
l’air du temps. Mais ce rallye existe alors autant qu’il se déroule chez nous.
J’assume donc pleinement. »
Cyrille Drujon d'Astros. ]
Si notre
président avait analysé au préalable pourquoi « les sports mécaniques ne sont
pas dans l’air du temps », il n’aurait probablement pas pris cette décision.
D’ailleurs, pourquoi récupérer un événement qui n’est pas (ou plus) dans l’air
du temps et qui le sera de moins en moins dans le futur au lieu de préparer
l’avenir ?
Cette
décision ne peut pas non plus se justifier par un non-argument comme « le rallye
existe alors autant qu’il se déroule chez nous ». C’est un peu court. Il est
gênant de devoir dire que, toute proportion gardée, on est dans le même registre
que les déclarations du 1er ministre australien face aux incendies.
Car, non,
le rallye n’est pas venu uniquement parce qu’il existe et, non, les
organisateurs ne se sont pas dit que, puisque le Pays des Écrins existe et qu’il
a un président sympa, autant que le rallye s'y déroule. On attend maintenant
plus sérieusement la communication des contreparties des uns et des autres et
des contributions financières des collectivités locales et/ou départementale.
Mais le
plus grave, ce n’est ni la pollution ponctuelle générée par le rallye et par ses
spectateurs, ni ces contreparties. Le plus grave, c’est que par opportunisme et
aussi un peu par obscurantisme (en espérant encore qu'il n'est que de
façade...), le long terme a été sacrifié à un court terme déjà passé (eh oui !
la fête est déjà finie !).
Il
va être maintenant difficile, la fête achevée, de parler de transition
écologique, de lutte contre la pollution et de préservation de l’environnement
dans le Pays des Écrins. Nos élus viennent de nous montrer leur opinion sur le
sujet (dont acte ; je préfère ne pas la résumer, mais on a bien compris !).
Décidément, le message est bien brouillé…
_______________
Vallouimages
Vallouise, 30 janvier 2019
_______________
Notes :
...
_______________
Références :
...
_______________
Articles connexes :
...
_______________
Liens connexes :
« Des
rallyes en froid avec la lutte pour le climat »,
Le
Monde, 28 janvier 2020.
_______________