Pays des Écrins
Sites Patrimoine du XXe siècle
Le
label Patrimoine du XXe siècle, qui a pour
objectif de distinguer les réalisations majeures
de ce siècle, a été décerné à trois réalisations représentatives du XXe siècle
dans le Pays des Écrins. Toutes trois sont liées à l'expansion
industrielle résultant de l'exploitation de la houille blanche sous l'impulsion
de l'ingénieur Gilbert Planche dans les premières décennies du XXe
siècle. L'usine hydroélectrique des Claux à Pelvoux, le siphon de
l'Argentière et l'horloge des Hermes à l'Argentière ont
ainsi été distingués par la Direction Régionale des Affaires Culturelles
(la Drac).
L'usine
hydroélectrique des Claux fut construite entre 1929 et 1935 à Pelvoux au
débouché de la gorge du Torrent d'Ailefroide. Deux canaux souterrains
presque horizontaux amènent les eaux des Torrents de Celse Nière, de
Saint-Pierre et de l'Eychauda jusqu'au Pas du Loup, 237 mètres
au dessus de l'usine. La chute est franchie par une conduite forcée et actionne
trois turbines qui produisent actuellement 41 millions de kWh.
Le siphon de
l'Argentière, toujours opérationnel, permet à la conduite forcée qui
alimente l'usine hydroélectrique de l'Argentière de franchir les gorges
de la Durance. Construit en tôles d'acier, entre 1907 et 1910, par la
maison Joya de Grenoble, il a une hauteur de 110 m, une
portée de 64 m et un diamètre de 2,65 m. Sa construction a nécessité
l'installation d'un échafaudage en bois de 300 m3. La conduite forcée dérive les
eaux de la Gyronde depuis la prise d'eau au barrage de Vallouise
jusqu'à l'usine électrique à l'Argentière. On retiendra qu'il avait été
envisagé vers 1910 de construire un barrage dans la partie la plus étroite des
gorges qui aurait noyé la plaine de Saint-Martin-de-Queyrières.
Construite en 1922
à l'initiative de l'ingénieur Gilbert Planche, la tour-horloge
des Hermes domine fièrement la zone industrielle de l'Argentière. Les
4 cadrans d'horloge sur chacune des faces rythmaient les journées de travail des
ouvriers.
Le moulin
électrique de Saint-Sébastien à Saint-Martin-de-Queyrières aurait
aussi pu prétendre au label. Construit également par Gilbert Planche
en 1905,
il est représentatif des débuts de l'utilisation
de l'électricité dans le monde agricole et artisanal. Souhaitons que son oubli
soit vite réparé
(article à venir).
Institué
en 1999 par le ministère de la culture et de la communication, le label
Patrimoine du XXe siècle est destiné à faire connaître les productions
remarquables de ce siècle en matière d'architecture et d'urbanisme. Sans
incidence juridique ni financière, ce label est attribué par le préfet de
région, après examen par la commission régionale du patrimoine et des sites, et
matérialisé par une plaque signalétique (Patrick Rubin, Agence
Canal). En bénéficient également les immeubles du XXe siècle protégés au titre
des monuments historiques, et les ensembles représentatifs des créations du XXe
siècle situés en zone de protection du patrimoine architectural, urbain et
paysager (ZPPAUP).
Aujourd'hui la région Provence-Alpes-Côte d'Azur compte environ 300
immeubles labellisés, de la villa aux grands ensembles, dont une centaine de
monuments historiques.
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