Nettoyage du Glacier Blanc
Dans le cadre de l’opération nationale « En
2007, que la montagne est belle », initiée par la Fédération Française
des Clubs Alpins et de Montagne, une collecte de déchets a eu lieu le
samedi 2 septembre sur le site prestigieux et très fréquenté du Glacier Blanc.
Elle était le résultat d’un partenariat entre 5 « Clubs Alpins Français »
des Hautes-Alpes (Briançon, l’Argentière les Écrins,
Embrun, Gap et Buëch-Dévoluy) et le Parc National des
Écrins, soutenus par le Conseil Général des Hautes-Alpes.
Quinze « cafistes » et deux agents du parc
se sont répartis en plusieurs endroits où l’exploitation ancienne des refuges et
le comportement irresponsable de certains alpinistes ou randonneurs avaient
laissé des traces peu compatibles avec la beauté du paysage.
Ainsi, à proximité du Refuge du Glacier
Blanc et de l’ancien Refuge Tuckett, des boîtes de conserves, des
emballages en plastique et des bouteilles en verre (souvent cassées) ont été
rassemblés dans deux « bags » correspondant à un volume total de 3 à 4 m3. Bonne
nouvelle : on a trouvé peu de déchets récents, preuve que les comportements
évoluent.
Plus haut, vers 3 000 m d’altitude, sous
le Refuge des Écrins et en allant sur le Col des Écrins, huit
personnes ont, quant à elles, rassemblé de quoi remplir 3 « bags » (environ 10
m3) d’objets divers. Sous le refuge, beaucoup de boîtes de conserves, de tuyaux
d’adduction d’eau et de tôles. Peu de déchets sous le col ; par contre sous la
Pointe Louise, lieu de bivouac habituel des militaires, les bénévoles
ramasseront de nombreuses boîtes, des piles et du matériel électronique. Ils
feront même des émules, puisque des alpinistes qui redescendaient de course ont
accepté quelques sacs poubelle vides destinés à collecter les éventuels détritus
qu’ils pourraient rencontrer à la descente. Cela a donné à certains l’idée
suivante : pourquoi ne pas distribuer de petits sacs poubelle dans les refuges
aux volontaires qui accepteraient de ramasser quelques déchets au retour de leur
course ? Le lendemain dimanche, les bénévoles du CAF sont passés de l’utile à
l’agréable, en effectuant pour certains l’ascension de Roche Faurio, pour
d’autres l’escalade de l’arête sud du Pic du Glacier Blanc ou encore une
randonnée de découverte du paysage glaciaire.
C’est le vendredi suivant que les 5 « bags »
ont été redescendus par hélicoptère au Pré de Madame Carle.
Les agents du Parc en ont également
profité pour descendre les débris d’un avion repérés au cours de l’opération du
samedi, au bord de la zone de séracs, vers 3000m . Il s’agit de l’avion du
pilote de montagne Henri Giraud, qui en juin 1964, à une époque où
le Parc national n’existait pas, avait raté un atterrissage. Malheureusement, le
moteur, prisonnier des glaces, n’a pu être dégagé.
Ce n’est pas la première fois que le
Glacier Blanc est « nettoyé ». Ses mouvements font ressortir régulièrement
les vestiges de ce qu’on voudrait bien pouvoir appeler une mentalité révolue, à
savoir « on peut tout jeter dans la nature, elle éliminera ». On sait maintenant
qu’il n’en est rien, sauf pour les substances dites biodégradables, et encore,
pour certaines d’entre elles cela demande des années.
C’est pourquoi, le CAF et le PNE
souhaiteraient profiter de cette occasion pour faire passer un double message :
d’une part, on trouve peu de bénévoles acceptant de servir d’éboueurs à leurs
concitoyens peu scrupuleux et d’autre part, on ne répétera jamais assez à tous
ceux qui fréquentent la montagne, amateurs ou professionnels, civils ou
militaires, que ce milieu fragile est le bien de tous et qu’il convient de n’y
laisser aucune trace de son passage, si ce n’est celles dans la neige.
Compte-rendu établi par les organisations
participantes :
CAF des Hautes-Alpes
(Briançon, l’Argentière les
Écrins, Embrun, Gap et Buëch-Dévoluy)
Parc National des Écrins.