Le réseau de détection sismique de
l'observatoire de Grenoble (réseau Sismalp) a enregistré, le vendredi 5
octobre 2007 à 08 h 05 (heure locale) un séisme de magnitude 3,3
(en fait 5 mini séismes de 3,2 à 3,3 en 0,27
secondes) dont
l'épicentre était situé à 5 km au nord-nord-est du Monêtier-les-Bains,
dans le nord du département des Hautes-Alpes.
En fait, pour être précis, l'épicentre se situait
dans le vallon dit la Grande Manche, près de la Dent du Diable, au
dessus du Refuge du Chardonnet, donc sur la
commune de
Névache, dans la vallée de la Clarée
(mise
à jour du 12 novembre 2007).
Les coordonnées épicentrales sont 45° 01' N, 6°
32' E. Le foyer était très proche de la surface (quelques kilomètres). Ce séisme
a été enregistré par l'ensemble du réseau de détection, jusqu'à une distance de
plus de 400 km (détecteur situé dans le sud de la Corse).
Ce séisme a été nettement ressenti dans une zone
s'étendant de Valloire (Savoie) à Briançon. Sa magnitude
est relativement importante. Le dernier séisme de magnitude supérieure ayant
affecté le Sud-Est de la France s'est produit en janvier 2006 dans
l'Ain (magnitude 3,5), occasionnant de légers dégâts.
A quelques kilomètres plus au nord, au sud de
Valloire (Savoie), s'était produit le 26 mai 2003 un séisme de
magnitude 3,4. Ce secteur de la chaîne des Alpes (massif du
Mont-Thabor) est situé sur l'arc sismique briançonnais, une zone sismique
maintenant bien cartographiée qui, depuis le Queyras et la région de
Briançon (Hautes-Alpes), se prolonge en Maurienne, Vanoise
et Tarentaise (Savoie) pour aboutir au Val d'Aoste. Au nord
du 45e parallèle, cet arc est habituellement beaucoup moins actif que dans sa
partie sud. Sauf exception, comme le montre le présent séisme.
Une première analyse des
données montre que ce séisme, comme pratiquement tous les autres séismes de
l'arc briançonnais, est lié à une extension est-ouest. Ce paradoxe, puisque
les Alpes sont considérées comme une chaîne de collision, est connu et
étudié depuis maintenant une dizaine d'années.
Informations
complémentaires Sismalp
En février 1991, un tremblement de terre,
de magnitude 3,9 ou 4,5 selon les sources, avait été enregistré près de
Cervières. Fortement ressenti dans tout le Briançonnais, il avait
causé quelques dégâts matériels. Des cheminées étaient tombées et des murs
porteurs de maisons avaient été fendus.
Le Briançonnais appartient à une zone
sismique connue depuis les années 1940, appelée l'arc sismique briançonnais,
bande de 10 à 20 kilomètres de large, qui part du Queyras, passe par
Briançon puis se dirige vers la Maurienne par le Col du Galibier
et se prolonge jusqu'en Vanoise, Tarentaise et au Val d'Aoste
en Italie. Elle est due à une discontinuité géologique majeure dans
les Alpes que les géologues appellent
chevauchement pennique frontal, qui sépare les Alpes externes (en
France) des Alpes internes (en Italie). Ce chevauchement a permis
à la partie italienne de chevaucher la partie française. Actuellement il retombe
et n'est plus actif. Il s'affaisse sur lui-même, ce qui provoque les séismes.
D'après François Thouvenot,
responsable du réseau de détection sismique des Alpes, Sismalp,
à l'observatoire de Grenoble.
Toutefois, Patrick Luberne de l'Université
de Franche-Comté précise que le séisme pourrait plutôt résulter du
fonctionnement du miroir Queyrellin /
Grande Manche
(mise à jour du 12 novembre 2007).
Le 20 août 2007, un tremblement de terre de
magnitude 3,2 a été détecté à Casteldelfino (Coni) sur le flanc
sud du Mont Viso (en Italie).