Population du Pays des Écrins
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Chaque année maintenant, l'INSEE produit en début d'année les
populations légales des collectivités locales. Les populations légales
millésimées 2008 entrent en vigueur le 1er janvier 2011. Elles résultent des
dernières opérations de recensement conduites en 2007.
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La population légale du Pays des
Écrins au 1er janvier 2011 est fixée à 6 764
habitants, somme des
populations légales des différentes communes. On retiendra donc un nombre
d'habitants arrondi à 6 800.
La
population municipale du Pays des
Écrins au 1er janvier 2011 est arrêtée à 6 567
habitants, somme des
populations municipales des différentes communes. On retiendra donc un nombre
d'habitants arrondi à 6 600.
Les populations municipales
correspondent aux populations résidant habituellement dans les communes. Elles
servent de base aux comparaisons diachroniques.
Les population légales
incluent les populations municipales au sens strict et les populations
comptées à part (1).
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Population/Commune |
Habitants |
|
L'Argentière |
2 407 / 2 330 |
= |
Saint-Martin-de-Queyrières |
1 133 / 1 102 |
= |
La Roche-de-Rame |
843 / 823 |
= |
Vallouise |
756 / 428 |
= |
Les Vigneaux |
478 / 464 |
+1 |
Pelvoux |
458 / 449 |
-1 |
Puy-Saint-Vincent |
319 / 314 |
= |
Freissinières |
194 / 187 |
= |
Champcella |
176 / 170 |
= |
Pays des Écrins |
6 764 / 6 567 |
|
|
Évolutions des populations
municipales depuis 1968
Cliquer sur le graphe pour la
version grand format |
Populations légales /municipales au
1er janvier 2011
Source
INSEE |
Au titre de l'anecdote, l'ordre des communes a légèrement évolué
par rapport au précédent recensement de 1999, puisque la commune des Vigneaux
a doublé celle de Pelvoux. Plus sérieusement la fragilité des communes
est forte car 4 communes seulement sur 9 ont plus de 500 habitants et 2 plus de
1 000.
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Toutes les communes ne sont pas logées à la même
enseigne et les évolutions démographiques sont variables de l'une à l'autre.
Entre 1968 et 2011, la population municipale du Pays des
Écrins est passé de 4 946 à 6 567 habitants
en croissance régulière sur la période de +33 %. La palme de la croissance revient à
Puy-Saint-Vincent (+168 %) devant Saint-Martin-de-Queyrières (+128 %)
et les Vigneaux (+123 %), tandis que Champcella (-14 %) et
Freissinières (-13 %) ont perdu des habitants et alors que l'Argentière
(-3 %) devra encore patienter pour retrouver sa population antérieure. Globalement, la Vallouise
a vu sa population municipale passée de 1 052 à 1 955 habitants (+ 86 %),
avec
+75 % pour Vallouise et +45 % pour Pelvoux. La Roche-de-Rame
est dans la moyenne avec +40 %.
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Variations annuelles 1999 - 2007 |
Solde |
Naturel |
E / S |
L'Argentière |
-0,1 % |
0,0 % |
-0,1 % |
Saint-Martin-de-Queyrières |
+2,2 % |
+0,7 % |
+1,5 % |
La Roche-de-Rame |
+2,2 % |
+0,2 % |
+1,9 % |
Vallouise |
+1,6 % |
+0,4 % |
+1,2 % |
Les Vigneaux |
+2,2 % |
+0,6 % |
+1,6 % |
Pelvoux |
+1,3 % |
+0,1 % |
+1,3 % |
Puy-Saint-Vincent |
+1,0 % |
+0,5 % |
+0,5 % |
Freissinières |
+1,0 % |
+0,2 % |
+0,8 % |
Champcella |
+1,8 % |
-0,3
% |
+2,1 % |
Pays des Écrins |
+1,1 % |
+0,2 % |
+0,9 % |
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Évolutions des populations
municipales depuis 1968
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version grand format |
Solde des variations - Solde
naturel - Solde des entrées/sorties
Source
INSEE |
Depuis 1990, le solde migratoire est positif et les arrivées de nouveaux
habitants constituent le moteur de la croissance démographique alors que le
solde naturel s'essouffle. La population se renouvelle pratiquement dans toutes
les communes.
Globalement, ces évolutions différentiées entre communes ont toutefois
profondément modifié les poids de chacune d'elle dans le canton. C'est ainsi que
l'Argentière qui pesait presque la moitié en 1968 ne pèse plus
qu'un peu plus du tiers aujourd'hui, au profit de Saint-Martin-de-Queyrières,
passé de 10 à 17 % et surtout de la Vallouise
qui gagne 10 %.
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|
Comparaison des poids relatifs des
communes en 1968 et en 2011
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versions grand format |
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La répartition des habitants par tranche d'âge au
niveau du Pays des Écrins ne
présente pas
d'écart très significatif avec l'arrondissement ou le département ou la région.
Elle s'établit à environ 25 % de moins de 20 ans, 57 % entre 20 et 64 ans et
16 % de 65 ans et plus.
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|
Répartition des habitants par
tranches d'âge
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Par
contre, la variabilité entre communes est plus forte. C'est ainsi que
Saint-Martin-de-Queyrières apparaît plus jeune et la Vallouise un peu
moins. Il y a ainsi 10 points d'écart entre le poids des moins de 20 ans et le
poids des 65 ans et plus pour Saint-Martin-de-Queyrières. Vallouise et surtout Pelvoux deviennent des lieux de
résidences pour retraités (respectivement 20 % et 23 % de 65 ans et plus).
Les Vigneaux sont néanmoins bien positionnés alors que la situation de
Champcella devient critique et que Freissinières améliore fortement
la sienne.
L'Argentière et la Roche-de-Rame
se signaleraient eux plutôt par un manque d'actifs dans la tranche entre 20 et
64 ans.
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Comparaison des répartitions par
communes des habitants de moins de 20 ans et de 65 ans et plus en 2007
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versions grand format |
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L'Argentière-la-Bessée devrait très
prochainement retrouver sa population d'avant 1968. Les années 1980 avec le choc
industriel et le départ de nombreux habitants lui ont fait très mal. Même la
dernière décennie a été difficile, sans doute à cause de la cherté des
logements. Le virage touristique est effectif et le dynamisme de la commune est
réel dans ce domaine, mais
dynamisme touristique et dynamisme démographique ne font pas forcément bon
ménage.
Les Vigneaux présente une
démographie dynamique en forte croissance avec l'arrivée de nouveaux habitants
dès les années 1970 et une structure de population assez jeune. Il y a sans
doute un phénomène de vases communicants avec l'Argentière, mais pour le
tourisme la commune regarde vers l'amont de la vallée. Dans la discrétion et
l'air de rien, c'est la commune qui sur le long comme sur le court terme tire le
mieux son épingle du jeu et remporte la palme de la démographie (!).
Vallouise accueille également pas
mal de nouveaux habitants et son solde migratoire est favorable malgré un trou
d'air dans la décennie 1990. Par contre, les nouveaux arrivants sont souvent de
jeunes retraités sortis de la vie active. La sociologie de la population change
et les coûts de logement pèsent sur la population active.
Le phénomène est amplifié à Pelvoux,
où on observe une prolifération de chalets individuels, au détriment des terres
agricoles, et des résidences touristiques à lits froids. La commune a décroché
par rapport à ses voisines et s'est même faite doubler par les Vigneaux.
L'absence de structure en village et le grand écart entre une station d'hiver et
une station d'été distinctes et trop distantes ne permettent plus à la commune
de maintenir ses commerces et ses hôtels et on peut craindre également pour son
antenne postale si elle est déplacée aux Claux.
Puy-Saint-Vincent était moribonde
avant la création de la station avec à peine plus d'une centaine d'habitants. La
station a fait rebondir la commune. Mais la forte croissance du nombre
d'habitants est en trompe l'œil car la population reste en deçà de 300 habitants
avec une croissance qui s'est ralentie ces dernières années. Le contraste entre
d'un côté la faiblesse de la population permanente et de l'autre la multiplication des chalets individuels
et des immeubles en station, inoccupés pendant les
3/4 de l'année, font craindre pour l'avenir de la commune.
Au total, la Vallouise, constituée
de ses 4 communes, représente le 2e pôle démographique du canton avec 30 % de sa
population. La croissance de sa population est régulière, mais plus qu'ailleurs
son orientation touristique a complètement transformé sa structure sociale, au
risque de marginaliser sa population d'origine. Cette évolution est très
présente dans la dialectique locale qui mêle Vallouisiens de cœur et
Vallouisiens de souche pour une synthèse que l'on souhaite harmonieuse.
Champcella et Freissinières,
deux communes éclatées en hameaux, ont perdu beaucoup d'habitants et la reprise
est timide depuis la fin des années 1990. Leur population commune s'élève à 357
habitants et représente moins de 6 % de celle du Pays des Écrins.
Néanmoins, les pyramides des âges des 2 communes divergent, Champcella a
37 % de sa population âgée de plus de 60 ans et 16 % âgée de moins de 20 ans, et
son taux de natalité de 4,1 ‰ est alarmant, alors que pour Freissinières
ces chiffres sont respectivement de 17 %, 25 % et 14,3 ‰. Toutefois, un
renouvellement de population semble avoir démarré à Champcella avec un
fort solde migratoire ces dernières années supérieur à 2 % par an.
La Roche-de-Rame a connu des hauts
et des bas avec même une chute de population par départ de ses habitants entre
1982 et 1999 provoqué par les difficultés de ses entreprises industrielles. Mais
elle a plus que rattrapé son retard dans la dernière décennie avec à nouveau un
solde migratoire fortement positif. Les habitants votent avec leurs pieds
et vont là où ils peuvent se loger au meilleur compte au détriment en
particulier de l'Argentière.
Saint-Martin-de-Queyrières a connu
une forte croissance de sa démographie avec une arrivée importante de nouveaux
habitants jusqu'en 2007. Mais celle-ci s'est brusquement interrompue au point
que sa population municipale a même légèrement diminuée : 1102 aujourd’hui, mais
1110 en 2007 et 1108 en 2006, contre 936 en 1999, alors qu’elle a continué à
croître dans les autres communes. Toutefois, sa pyramide des âges est
particulièrement favorable et son taux de natalité est, après celui de Freissinières,
le plus fort du canton.
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En conclusion, le Pays des
Écrins connaît une croissance démographique assez dynamique (+1,1 %),
supérieure aux autres collectivités voisines et régionales : cantons de
Guillestre (+0,6 %) et d'Aiguilles (+0,2 %) ; communauté de
communes du Briançonnais (+0,7 %). Il le doit en grande partie à son
attractivité
(2) qui favorise une arrivée de nouveaux habitants. Il n'est ainsi plus
possible de parler de locaux et d'étrangers dans la mesure où
ceux-ci s'implantent durablement et participent au dynamisme du pays.
Plus dans le détail, on constate
l'effacement tout relatif du chef-lieu compensé par les poussées de la
Vallouise et de Saint-Martin-de-Queyrières. Ceci devrait inciter à
arrêter la centralisation des services au chef-lieu et devrait justifier une
approche plus multipolaire, notamment en matière de services. Les plans de
développement doivent également tenir compte de l'installation en Vallouise
notamment de résidents permanents retraités. L'offre de services de proximité et
d'assistance à la personne, l'offre médicale, l'offre culturelle à l'année, etc.
vont être des enjeux du futur pour le maintien de ces nouveaux habitants ou ...
leur retour vers leurs bases antérieures.
L'éclatement de l'habitat en hameaux
dispersées dans des communes sans chef-lieu reste une caractéristique du Pays
des Écrins et une faiblesse majeure pour sa vie sociale, économique et
culturelle. Seules l'Argentière et Vallouise possèdent un
centre-bourg plus ou moins actif avec une activité commerciale permanente.
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Notes
:
(1) Les populations comptées à part
comprennent certaines personnes dont la résidence habituelle est dans une autre
commune mais qui ont conservé une résidence sur le territoire de la commune
(étudiants, personnes en maisons de santé, maisons de retraite, foyers et
résidences sociales, membres de communautés religieuses, militaires, ...).
(2) Difficile toutefois d'apprécier
l'attractivité d'un pays. Cet aspect mériterait une étude plus approfondie, car
d'un côté on fait le constat de l'arrivée de nouveaux habitants, mais de l'autre
les difficultés sont grandes pour attirer des personnes aux activités ciblées et
ensuite les faire rester, l'exemple des médecins est significatif.
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Références
:
Résultats du recensement de la population,
source INSEE
Populations légales,
source INSEE
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Population du Pays
des Écrins (édition 2014)
Schéma de
Cohérence Territoriale du Pays des Écrins