Ci-après quelques données socio-économiques concernant le
territoire du Parc National des Écrins communiquées lors
de la dernière réunion de son Conseil économique, social et culturel
à l'Argentière-la-Bessée le 11 décembre 2009.
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Bilan démographique et diagnostic socio-économique
pour les communes du PNE
La croissance démographique repose avant tout sur les
migrations, alors que le vieillissement de la population se poursuit,
principalement sur Valgaudemar et Valbonnais. 21 % des
habitants, 25 % pour le Pays des Écrins, sont arrivés dans les 5
dernières années et ont contribué à limiter le vieillissement. De 1999 à
2006, il y a eu deux fois plus de nouveaux logements que de nouveaux
habitants.
Le nombre de création de PME locales dans le bâtiment et
les services est particulièrement important. avec 40 % des PME qui ont
moins de 5 ans et 44 % des salariés travaillent directement ou
indirectement dans le tourisme, y compris les transports.
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Évolutions et perspectives pour le pastoralisme dans
les alpages du PNE
Les étendues pastorales couvrent 79 000 ha sur les 113
000 ha du Parc avec 243 alpages en activité et 12 non utilisés. Plus de
la moitié des alpages sont ovins, le tiers sont bovins et le reste
caprins, équins ou autres. Plus de la moitié des surfaces du Parc sont
donc couvertes par les alpages avec 150 cabanes, 112 dans les
Hautes-Alpes et 38 en Isère.
68 % sont en propriété communale, 10 % en propriété
domaniale et 22 % en propriété privé.
Le nombre de têtes est passé de 117 241 ovins à 127 5188
et de 5 007 bovins à 6376 entre 1995 et 2008, avec une augmentation
marquée des effectifs dans le Briançonnais et l'Oisans.
Toutefois, les effectifs locaux diminuent mais cette diminution est plus
que compensée par l'augmentation forte de la transhumance de proximité,
en provenance des Alpes de Haute Provence et du sud des
Hautes-Alpes pour les ovins, et de l'Isère hors zone Parc et des
Alpes de Haute Provence pour les bovins.
En 2008, 65 % des ovins et 16 % des bovins étaient gardés
contre respectivement 40 % et 10 % en 1995.
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La discussion* qui s'ensuivit à soulever le risque d'un
surpâturage en certains lieux alors que d'autres ne sont sont pas
exploités et a souligné l'absence de production fromagère dans le Parc,
hormis un démarrage sur le canton de la Grave, contrairement à la
Savoie toute proche et au Queyras. Au contraire, les
vaches laitières, tarines et abondances, élevées dans les alpages du
Parc sont destinées aux alpages savoyards pour la production de leurs
fromages AOC ! Des suggestions ont été faites pour remédier à ce
transfert de valeur ajoutée et pour développer une commercialisation de
produits labellisés en circuit court.
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Accueil touristique sur le territoire du PNE
Le tourisme dans le Parc est à la fois un tourisme diffus
en été et un tourisme de stations en hiver. 62 % des dépenses sont
effectuées en stations, mais le tourisme estival est important dans les
Hautes-Alpes où il représente 53 % des nuitées, alors que c'est
l'inverse en Oisans où 55 % des nuitées sont hivernales.
Le site le plus visité du Parc, et en même temps des
Hautes-Alpes, est le Pré de Madame Carle avec plus de 73 000
visiteurs.
Beaucoup de visiteurs ne font que passer en vitesse, car
48 % repartent dans les 15 minutes et 20 % dans les 2 heures.
La fréquentation a baissé de - 10 % entre 2001 et 2006,
avec un petit rebond cette année. Les visiteurs sont à 90 % français, et
à 60 % originaires de PACA et Rhône-Alpes. 25 % viennent des
Hautes-Alpes.
Le vieillissement des visiteurs est particulièrement
marqué puisque la moyenne d'âge est passée de 33 ans en 1979 à 48 ans
aujourd'hui.
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La discussion* qui s'ensuivit à porter sur ce dernier
aspect en pointant du doigt le risque à moyen terme de ce non
renouvellement des générations. L'arrêt ou la diminution des colonies de
vacances, des camps d'adolescents, des classes vertes et des classes de
neige a été dénoncé et des suggestions corrélatives ont été émises.
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* du moins dans le groupe de travail de l'auteur.
Le nombre et la richesse des réflexions et des
propositions ne permet pas de les rapporter, mais elles sont destinées à
alimenter le contenu de la future charte.
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L'année 2009 en Vallouise (compte-rendu par
le PNE)
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de développement