La
notion d’ « altitude officielle et exacte » mentionnée dans les
Actualités du Parc est discutable. Il n’y a que des altitudes
mesurées de façon plus ou moins précises et enregistrées ou non dans
les différentes éditions des cartes. Les altitudes des Écrins
mesurées au début des années 1820 depuis le Mont Thabor dans le
cadre du calcul du parallèle moyen n’étaient pas inexactes, elles
étaient seulement moins précises : 4097 mètres par l’Autrichien
Ludwig Von Welden et 4100 mètres par les Piémontais Jean Antoine
Plana et Francesco Carlini (1827). Idem pour les mesures effectuées
quelques années après par le capitaine Durand depuis le Mont
Pelvoux, puis par les officiers chargés des relevés pour la carte
d’état-major au début des années 1850 : respectivement 4105,1 mètres
en 1830 et 4103,0 mètres en 1852.
Il
serait dommage de faire abstraction de l’épaisseur
de glace ou de neige sur le Dôme. Le concernant, l’altitude
prise en compte devrait correspondre comme pour le Mont Blanc au
point « précisément » le plus élevé. La prise en compte de
l’altitude du sommet (éventuellement en sus de celle d'un repère
rocheux) et son suivi dans le temps permettrait au contraire de
mieux connaître l’évolution de sa calotte de glace ou de neige
et sa réaction aux évolutions climatiques et météorologiques.
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Considérer que l’évolution de
ces altitudes peut permettre de « mesurer la surrection
de notre massif » est à prendre avec précaution, car l’ordre de
grandeur est inférieur d’un facteur 10. Cette approche peut être
intéressante, surtout avec trois repères rocheux voisins dument
identifiés, mais dans le cadre de séries annuelles sur plusieurs
années et même décennies. Enfin, les sommets ne sont pas
forcément les meilleurs points de mesure, compte tenu des
facteurs locaux d’érosion qui introduisent un biais.
Il sera intéressant de connaître le protocole des mesures et de
disposer des données statistiques permettant de calculer
l'intervalle de confiance.
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