Tourisme
Quelle identité pour le Pays des
Écrins ?
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La définir était l’ambition initiale d’Emmanuelle Lacoste, alors nouvelle directrice de
l’Office de tourisme (1). Nous sommes 9 mois plus tard et rien n’est encore sorti de
ce travail. Il semblerait que cela patine dans la semoule au niveau de la
marque. « Pays des Écrins » est la marque actuelle et il en faudrait une
nouvelle ? En même temps, c’est aussi le nom de la communauté de communes. Donc
toucher l’un(e) revient à toucher l’autre. On sortirait évidemment dans ce cas
du simple cadre d’une image de marque touristique pour entrer dans un cadre
politique beaucoup plus large et complexe, concernant cette fois non plus les
touristes mais les premiers intéressés, c’est-à-dire d'abord et
essentiellement les habitants. Leur consultation serait évidemment
impérative. Non pas en termes réglementaires mais en termes de démocratie
participative, particulièrement à l’ordre du jour en ce moment, et surtout
essentielle à une bonne gouvernance et à une adhésion la plus large possible.
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Rappelons simplement le constat dressé depuis des années : « Malgré ces atouts
forts, la notoriété du Pays des Écrins est, touristiquement parlant, proche de
zéro. Seuls, d’une part la Vallouise, avec Vallouise, Pelvoux, Ailefroide
(l’été) et Puy-Saint-Vincent (l’hiver) et d’autre part Dormillouse (l’été) ont
une notoriété correcte (1). »
Mais n’oublions pas aussi, que par ailleurs le nom « Pays des Écrins » a été
adopté par ses habitants et ses résidents.
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Dans la pratique, les touristes ne viennent pas au Pays des Écrins, mais
viennent d’abord à Vallouise, Pelvoux, Ailefroide, Puy-Saint-Vincent,
c’est-à-dire en Vallouise, un peu aussi à L’Argentière-la-Bessée mais
sans faire la différence, les derniers se répartissant entre Freissinières,
Champcella, La Roche-de-Rame et Saint-Martin-de-Queyrières. En n’oubliant
pas que la fréquentation estivale est supérieure à la fréquentation
hivernale. Surtout, les querelles de clochers ou de temples les laissent
complètement indifférents.
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En réalité, l’identité du Pays des Écrins est secondaire par rapport à d’autres
thématiques bien plus importantes, comme sa gouvernance, l’accueil, la qualité
des prestations fournies. S’il s’était appelé simplement « Les Écrins », on n’en
discuterait pas (2).
La gouvernance, déjà identifiée comme la faiblesse majeure lors des Tables
rondes, le reste malgré un certain nombre d’évolutions positives : la façon même
d’aborder le sujet, en pleine opacité contrairement aux Tables rondes justement,
le démontre d’entrée de jeu ; aborder la question de l’unicité d’une station de
la Vallouise est toujours un crime de lèse-majesté envoyant directement en
enfer, alors que c’est inéluctable ; la fusion des communes est à nouveau en
panne ; la décision d’aborder en priorité la question de l’identité est
révélatrice de démarches subjectives en absence d’une analyse en profondeur ;
etc.
L’accueil reste le parent pauvre de la démarche. Il commence avec les facilités
d’accès et les moyens de transport, avec le fonctionnement des navettes en
cohérence avec les autres moyens de transport, notamment en cohérence avec les
horaires des trains, y compris en cas de retard de ceux-ci, avec le déneigement
des routes en cas de fortes chutes de neige (3).
Il continue avec les capacités de stationnement dans les stations
(4) et les villages. Tout cela n’a
peut-être l’air de rien, mais on peut être sûr que les touristes concernés
hésiteront à deux fois avant de revenir. Il se poursuit bien sûr dans la qualité
de toutes les prestations fournies, en se rappelant bien que la solidité d’une
chaîne est celle du maillon le plus faible.
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Alors, faut-il réellement changer la marque ? La preuve n’en a pas été fournie
et il est dommage de s’être lancé dans une telle opération la fleur au fusil
sans analyse sérieuse du sujet, d’autant plus que changer une marque, en même
temps nom d’un établissement public, est lourd de conséquence et nécessite
forcément une concertation publique pour être acceptée.
Une solution permettant d'éviter de changer le nom de la communauté de communes
consisterait justement à réduire la marque à l’élément spécifique du nom, soit :
« Les Écrins » (5), sous
réserve de faisabilité, bien sûr (6).
Sinon, il faut tenir compte de la notoriété dominante pour ne pas repartir de
zéro et cela conduit à inclure « La Vallouise », dans une marque du type « Les Écrins,
La Vallouise - Haute Durance ».
Ou encore, considérer que le meilleur consensus consiste à ne rien changer !
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Vallouise, 04 avril 2019, révisé 10 avril 2019
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Notes :
(1) Paul
Billon-Grand,
« Pays des Écrins, question
d'identité », Vallouise Magazine, 7 juillet 2018.
(2)
C’est
une
constante en toponymie, il faut aller au plus simple et au plus court, avec des
noms faciles à prononcer et écrire, y compris par des étrangers. L’élément
générique « Pays » n’a aucun apport informatif ou distinctif. Il ne sert à rien.
Ici, il désigne un territoire très mal défini, ce qui ne serait pas le cas avec
seulement « Les Écrins ».
(3)
J’ai personnellement été choqué de recevoir un appel sur Facebook de la part
d’une famille en détresse dans la montée aux Alberts.
(4)
Que des vacanciers à Puy-Saint-Vincent n’osent pas prendre leur voiture durant
leur séjour de peur de perdre la place de stationnement longuement cherchée est
grave.
(5) Au
moins, la gare de L’Argentière-les-Écrins n’aurait pas également à changer de
nom.
(6) Il s'agit de s'assurer que la marque n'a pas
déjà été déposée, car un tel nom peut désigner beaucoup de choses. Par exemple,
le lien www.lesecrins.com renvoie sur une
Résidence Les Écrins, Bruxelles !
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Références
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