Pays
des Écrins
Vallouise en eau trouble
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Dans l'article
précédent, on avait fait le constat que
les statuts de la société SDEES
pressentie pour l'exploitation de l'eau de Vallouise ne correspondent pas à ceux
d'une entreprise industrielle en mesure de porter le projet, mais à ceux d'un
simple intermédiaire du type "porteur d'affaire". Le projet de convention, tout
particulièrement dans la phase "réalisation", excède l'objet statutaire de la
SDEES.
Cette société n'a ni les finances nécessaires à l'investissement, ni la
compétence technique. On peut craindre soit un effet d'aubaine en tirant
partie des failles de la convention, soit un portage d'affaire par cession du
projet à un véritable industriel, dont on ne sait strictement rien et qui
imposera ses vues au groupement de collectivités.
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On en sait maintenant beaucoup plus sur les associés
de l'entreprise en question. Ils sont au nombre
de trois :
Olivier Michaud, domicilié à
Vaucresson (92420), est le principal associé à 65 % de la SDEES. C'est le
« particulier », que les collectivités nous avaient désigné dès le début comme
« l'investisseur », tout en étant incapables de nous en dire plus sur lui. Son
parcours professionnel n'en fait en aucun cas un investisseur industriel. Il fut
précédemment gérant de la société Olivier Michaud Conseil dont le siège
social était situé à son domicile de Vaucresson et à l'objet très vague de :
« conseil pour les affaires et autres conseils de gestion », société close par
décision de justice le 15 décembre 2009 pour insuffisance d'actifs. Ancien
conseiller de Vaucresson, propriétaire d'hôtels à Paris, il dirigea une société
de sécurité O.S.T. Cette société était chargée de la protection de meetings
politiques. Les liens ci-dessous mentionnent O.S.T. et son dirigeant dans des
opérations d’évasion fiscale et de sociétés offshore impliquées dans l’affaire
des comptes de campagne de monsieur Édouard Balladur :
Le Parisien : article du 22 mai 2001 ;
Arrêt
sur image : article du 1er juillet 2011 ;
Mediapart : article du 3 avril 2013.
Olivier
Duguet
est le gérant de SDEES dont il détient 20 % des parts. Il est gérant de diverses
sociétés, dont la
SCI DGT REAL ESTATE, siège social 32 avenue du Bois, 92430 Marnes la
Coquette, dont l'objet est les opérations immobilières à caractère civil (avec
seulement 1000 € de capital !). Il est aussi l’un des trois associés de de
la société
Dreamwell – il en fut le
gérant à sa création
– qui a pour objet les
activités d’agence de
publicité. Un article très circonstancié du
blog
« Le Monde » mentionne que monsieur Duguet est aussi le trésorier du micro-parti
politique Jeanne, organe de collecte de fonds de madame Marine Le Pen.
Le Figaro : article du 28
décembre
2012, présentant le micro-parti Jeanne ;
Blog Le Monde :
article du 10
juillet 2012.
André Hesloin détient 15 % des parts et c’est à son adresse que la SDEES est
domiciliée. Il est le gérant de petites sociétés, dont l’activité est le
commerce de détail de biens d’occasion en magasin.
Donc, aucun des trois associés, Olivier Michaud, Olivier Duguet, André Hesloin,
ne présente de référence professionnelle, technique ou commerciale, dans le
domaine de l’exploitation des eaux de source.
Le
fait que l'adresse du 3e associé de la SDEES, André Hesloin, soit la même que
celle de son siège social, pose de plus la question de l'existence de bureaux
propres ou d'une simple boîte aux lettres.
De
plus, leurs activités passées et actuelles, ajoutent un inquiétant
questionnement, d’une part sur l’origine des fonds, s’ils existent,
et d’autre part sur la destination des gains, s’il y en a.
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Face
à ces informations, la conclusion s'impose que les trois collectivités qui
s’apprêtent à signer cette convention avec la SDEES courent de grands risques
d’ordre financier mais également le risque que l’« Eau de Vallouise » ne soit
jamais exploitée.
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Vallouimages
Vallouise, 23 avril 2013
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* Un risque important se situe au niveau de la faisabilité de la
canalisation entre la source et l'usine d'embouteillage à l'Argentière.
D'une part l'obtention des autorisations nécessaires n'ira pas de soi et d'autre
part plus de 400 parcelles seraient impactées sur l'itinéraire.
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Voir aussi :
Histoire d'eau (2)
Histoire d'eau (1)
L'eau de Vallouise embouteillée à l'Argentière