Une délégation
conduite par le maire de Briançon, laissant de côté le député, la sénatrice,
les conseillers départementaux du canton, mais réunissant le président du
Conseil départemental 05, son responsable des routes et une représentante du
Collectif du Chambon s’est rendu au ministère des transports. Ceux qui
espéraient que le tunnel allait rouvrir dans la foulée en seront pour leurs
frais. Sur un mode grinçant, ils n’ont même pas obtenu des pioches et des
pelles pour réaliser eux-mêmes une nouvelle route et on ignore si la
représentante du Collectif a serré la main du président du conseil
départemental dont elle avait pourtant réclamé la démission. On ne comprend
pas que sur un sujet tel que celui-ci les petites péripéties politiciennes
sans intérêt au sein du conseil départemental ou à Briançon ou à La Grave
l’emportent sur une approche commune et concertée.
L’article d’Alpes 1
présente les résultats de la réunion, celui de
l'e-media 05 les premières réactions. Ceux qui y ont participé
estimeront avoir obtenu des avancées, ceux qui n’y étaient pas les
minimiseront (1). Sans surprise,
on est face à un problème qui ne va pas se résoudre par des « y’a ka, faucon
», mais à deux niveaux d’intervention : d’une part par des mesures
palliatives et compensatoires à court et moyen termes et d’autre part par un
programme de rénovation à moyen et long termes. Et si on en croit le
compte-rendu, il y a quand même eu des avancées, mais rien encore de
vraiment concret.
On comprend et
on partage l’angoisse des habitants. On sait qu’il leur est difficile de
prendre du recul et on soutient leurs actions mais attention aux
déclarations à l’emporte-pièce, telle que la demande de démission du
président du conseil départemental 05 qui n’en peut mais (2).
Le Collectif
doit d’ailleurs se structurer car ça tire dans tous les sens. Rien que sur
Facebook, on a quatre pages dont on perçoit mal les articulations et dont on
ignore laquelle représente qui : Tunnel du Chambon, Collectif DU Chambon,
Naufragés du Chambon, Otages du Tunnel du Chambon. Une communication
brouillée est contreproductive.
Le plus important
qui saute aux yeux dans cette affaire, c’est l’impression de pagaille : les
réunions se succèdent, des décisions sont prises mais sans suivi de leur
mise en application ; il y a pléthore d’intervenants mais pas de pilote dans
l’avion. Si une seule décision concrète doit être prise à effet immédiat
c’est la nomination d’un chef de projet de rang suffisamment élevé qu’il
s’impose aux politiques de tous bords et aux administrations et qui pousse
chaque décision jusqu’à achèvement.