La communication
générale concernant la haute Romanche pose de plus sérieux problèmes car elle
impacte directement la vision que les gens susceptibles d’y venir ont du pays et
de ses habitants et est susceptible de les inciter à venir ou pas.
On repère vite
une communication en ordre dispersé qui brouille complètement le message. La
communication dominante a été dès le départ une « communication de
victimisation » sur les thèmes de « Otages du Chambon » et plus encore de «
Naufragés du Chambon » aux libellés non équivoques. Le premier a vite été
supplanté par le second qui est toujours le thème dominant et le support
principal de la communication. Le résultat est bien résumé dans le message
d’un ex-haut-alpin émigré en vallée de Chamonix : « de loin vous donnez plus
l'impression de vous plaindre des lois de la nature. » C’est à la fois faux
et injuste, mais correspond à ce qui est perçu de loin sans analyse. Encore
aujourd’hui circule une pétition, qui a recueilli à ce jour près de 6400
signatures, « pour exprimer publiquement notre demande de déploiement de
moyens civils et/ou militaires de grande envergure pour rétablir avant fin
juin 2015 (et la saison touristique de cet été) la circulation des véhicules
automobiles sur la RD1091 (ex. RN91) ».
Puis une «
communication de solidarité » a mis du temps à apparaître avec la campagne
en direction de tous les Haut-Alpins, les opérations vélos jusqu’à La Grave
dont l’idée a germé ici en Vallouise, des animations de Serre Chevalier
transférées en haute Romanche, etc. C’est excellent mais ses limites en
seront vite atteintes.
Elle doit en
effet vite être relayée par une « communication de valorisation » de la
haute Romanche, surtout en direction du sud et de l’Italie, mais pas que.
Aller en haute Romanche, c’est le bon plan en ce moment pour des vacances
réussies. Mieux, le principal handicap touristique de La Grave, à savoir la
traversée du village par les camions et les camping-cars, a disparu (!). Il
faut vite développer cette communication et valoriser la nouvelle situation
vers un tourisme de niche. De nombreuses vallées fermées et difficiles
d’accès vivent aussi du tourisme en mettant en avant leurs atouts
spécifiques. Ici, des handicaps ont disparu et des atouts sont apparus et
inversement, une nouvelle communication est donc indispensable.
Évidemment la
communication ne résoudra pas les problèmes de la vie courante et il va
falloir aller plus loin et construire un nouveau projet pour la haute
Romanche, et peut-être la future nouvelle commune, en n’hésitant pas à
changer de paradigme.
Encore une
question de communication.
La coupure du
Tunnel s’est transformée dans la communication et la compréhension des gens
en « coupure du Lautaret ». Le fait que le Tour de France ne puisse pas
passer par le Col du Galibier est en train de se transformer en « coupure du
Galibier » !
Le Tour peut
être bénéfique quand tout se passe bien, mais aussi la pire des choses quand
cela se passe mal. L’étape entre Modane et l’Alpe d’Huez est à haut risque
de ce point de vue en cas de mauvaise gestion de la communication :
victimisation ou révolte ou solidarité ou valorisation ?