Pays des Écrins
Schéma de Cohérence Territoriale -
SCoT
Unités Touristiques Nouvelles
Ce document présente les projets d'Unités
Touristiques Nouvelles dans le Pays des Écrins tels que présentés dans les
documents du SCoT. Sauf pour les télésièges du Préron et de
la Balme dont les réalisations sont imminentes, il s'agit de projets à
plus ou moins long terme qui devront faire au préalable l'objet des études
nécessaires et suivre les procédures d'autorisation
réglementaires.
1. Station de Pelvoux-Vallouise
Remplacement du télésiège du Préron
Le télésiège du Préron vieux de 20 ans a
un débit limité à 900 skieurs à l'heure avec une station intermédiaire où il est
possible de descendre et monter, ce qui le ralentit encore.
Il sera remplacé à court terme (2008) par
un nouveau télésiège augmentant le débit à 1500 skieurs à l'heure en moyenne,
avec un maximum de 2500 skieurs à l'heure.
Création d'un télésiège entre Puy
Aillaud et les Crêtes
Il relierait Puy Aillaud (1595 m)
aux
Crêtes (2214 m), sommet actuel des pistes, soit une dénivellation de 620 m et
une longueur de 1800 m. Il ne créerait pas d'extension du domaine skiable mais
permettrait de relier plus facilement Puy Aillaud au reste de la station. Sa
capacité atteindrait 2000 skieurs à l'heure.
Sa réalisation est à moyen terme
(2010-2012).
Création d'une remontée mécanique au
dessus des Crêtes
Elle relierait les Crêtes (2172 m), sommet
actuel des pistes, au point coté environ 2600 m à l'ouest de la Croix du Chastellet. Sa capacité serait de 1500 skieurs à l'heure.
Cette création s'accompagnerait d'un
agrandissement du domaine skiable, avec la possibilité de redescendre d'une part
vers Puy Aillaud par la Combe (sans aménagement spécifique autre que les
dispositifs de protection contre les avalanches), d'autre part vers les Crêtes,
voire l'arrivée du télésiège du Préron, via le vallon du Riou de l'Alp. Là
également, seuls de légers modelés de terrains seraient éventuellement
nécessaires à proximité du sommet actuel des pistes.
Le retour sur Puy Aillaud aurait une
longueur d'environ 2300 m, le retour par le Riou de l'Alp ferait 1400 m
jusqu'aux Crêtes, plus éventuellement 1300 m jusqu'au Préron.
La réalisation est prévue à moyen ou long
terme (5 à 10 ans).
Commentaire1
Avec ces 3 remontées mécaniques, la station complèterait son offre et ferait le plein des zones aménageables, mais l'exposition des
pentes sur Puy Aillaud limite grandement l'intérêt de son
télésiège. Le retour risque comme aujourd'hui de ne pas être assuré
durant toute la saison, non seulement depuis les Crêtes mais
encore par la Combe, soit par manque ou mauvaise qualité de la
neige en exposition sud, soit par trop plein de neige dans une zone de
départ d'avalanches, qu'il faudrait sécuriser. La descente par le
vallon du Riou de l'Alp est par contre magnifique mais les skieurs
de montagne perdrait l'un de leur plus beau site. Plus grave, sur ce
versant la remontée donnerait accès aux pentes particulièrement
avalancheuses sous la Rouya. Les skieurs de montagne l'évitent
soigneusement, ce ne serait certainement pas le cas des surfeurs et
skieurs venus par la remontée.
Barrières et interdits ne peuvent qu'exonérer de la
responsabilité mais ne suppriment pas le risque. C'est justement leur
transgression qui donne sa justification et sa valeur à la descente.
Il semble aussi que
l'impact environnemental concernant les coqs de bruyère et les zones de nidification des
lagopèdes ne soit pas pris en compte. Il y avait autrefois une trentaine
de tétras-lyre au dessus de Puy Aillaud, il n'en restait plus que
9 au dernier comptage
(info PNE, août 2006).
La description originale positionne l'arrivée de la
nouvelle remontée à un point côté 2700 m ce qui la situerait sur la
Crête des Barres, sans doute un peu haut. L'arrivée décrite dans le
texte ci-dessus correspond à la carte, ce qui paraît plus réaliste et
... moins critiquable dans l'optique de l'orientation volontariste de
préservation des paysages du SCoT qui risque de toute façon d'en prendre
un coup. |
2. Station de Puy-Saint-Vincent
Création du télésiège de la Balme
Il reliera la Balme (1529 m) aux Lauzes,
dans le haut de la piste du Bois des Coqs. Ce télésiège n'entraînera pas d'accroissement
du domaine skiable puisque la piste de la Balme permettra de rejoindre la gare
de départ. Son débit devrait être de 2400 à 3000 skieurs à l'heure.
Sa réalisation est imminente.
Création d'un ascenseur entre Vallouise
et Puy-Saint-Vincent 1400 et 1600
Deux possibilités existent, à partir de
Vallouise, où le point de départ pourrait être aux Ribes, de l'autre côté de la
route par rapport à la maison du Parc :
▪ soit création d'une liaison
Vallouise - Puy-Saint-Vincent 1400 et d'une autre liaison Puy-Saint-Vincent
1600, la première liaison aurait une dénivellation de 200 m pour une longueur de
900 m, et la seconde une dénivellation de 240 m pour une longueur de 950 m.
▪ soit création d'une liaison
assemblant les deux liaisons précédentes, moins coûteuse.
La gare d'arrivée serait dans les deux cas
au niveau de la gare de départ du télésiège de la Balme.
Le débit serait dans les deux cas de 1500
skieurs à l'heure. La réalisation de l'ensemble est projetée en 2010. Une piste
des descente et un dispositif d'enneigement seraient associés à la liaison.
Création de la piste du Mouleï
Il s'agirait d'une nouvelle piste en site
vierge reliant la piste du Bois des Coqs au départ du télésiège de la Balme en
projet. À plus longue échéance, une variante pourra être aménagée à l'ouest de
cette piste (piste des Faveyrettes).
La piste du Mouleï aurait une longueur
d'environ 2700 m et celle des Faveyrettes de 1000 m.
Les études devraient être lancées dès
2007.
Création d'un itinéraire entre la
Pendine et le Col du Bal
La crête séparant la Pendine et le
Col du
Bal serait aménagée et sécurisée afin de permettre la descente par la Combe de Narreyroux. L'itinéraire rejoindrait la
piste du Mouleï puis le départ du
télésiège de la Balme.
À terme, une descente pourrait être
réalisée en direction de Vallouise, après réalisation de l'ascenseur entre
Vallouise et Puy-Saint-Vincent.
L'itinéraire du Col du Bal aurait une
longueur de 5000 m et le retour sur Puy-Saint-Vincent de 4100 m.
Les études devraient être lancées en 2008
ou 2009.
Création d'une piste de descente vers
les Vigneaux
Elle relierait en site vierge Tournoux
aux
Vigneaux, mais ne serait pas réalisée avant 2015.
Commentaire1
Le télésiège de la Balme est
dans un secteur où les pistes sont sous-exploitées ce qui d'ailleurs ne justifie
pas d'en créer d'autres. La continuité avec les ascenseurs venus de la vallée est d'un
grand intérêt pour rejoindre le domaine skiable sans passer par 1400 ou
1600. Compte tenu des capacités restreintes de stationnement en station
et de la volonté du SCoT de limiter les déplacements automobiles dans la
vallée. Par contre, il faudrait bien les garer quelque part
ces foutues voitures, et ce serait vraisemblablement à proximité du
Pont de Saint-Genest. Ce qui offrirait en plus un parking d'été au
départ de futures navettes vers le Pré de Madame Carle.
Mais la construction des ascenseurs remettrait en cause toute la structure paysagère des pentes
de la rive droite de la Gyronde sous le Puy et donc nécessiterait une
intégration parfaite pour répondre aux orientations du SCoT en matière
paysagère, ce qui paraît difficile à réaliser.
La piste du Mouleï complèterait l'exploitation
du Bois des Coqs avec une bonne orientation sauf pour le retour
depuis la Sagnette. Néanmoins, l'une des contreparties à la
création de la piste du Bois des Coqs étant la
préservation du dit-bois où hivernent les coqs de bruyère, cette piste
n'a donc pas lieu d'être. Ceci exclut de facto la piste des Faveyrettes
qui de toute façon serait un luxe à envisager avec prudence. Elle serait
sportive, dans des couloirs qui ne sont pas là par hasard. Elle toucherait à
la Combe de Narreyroux qui doit rester hors du domaine
skiable et dont l'ubac, où passerait la piste, est une zone d'habitat
déjà fragile des coqs de bruyère.
L'aménagement et la sécurisation d'un itinéraire sur la
crête de la Pendine au Col du Bal étendraient de fait le
domaine skiable du côté de la Combe de Narreyroux ce qui
suscitera sans doute beaucoup de réserves et peut-être plus. La
sémantique a sans doute son importance dans la description du projet !
Il est bon de rappeler que ce projet a déjà été recalé et que tel que
décrit il contrevient aux objectifs stratégiques du PADD en matière
environnementale.
Une piste de retour sur Vallouise ne paraît pas
indispensable à partir du moment où l'ascenseur existe pour ramener les
skieurs dans la vallée. Son tracé à travers le Grand Bois ferait
une saignée regrettable sur un versant au sol instable. De même la piste
de retour vers les Vigneaux apparaît un peu surréaliste par les
températures qui courent, enneigement artificiel ou pas. D'ailleurs un
équipement en neige artificielle sur des pistes de basse altitude
uniquement dévolues au retour en vallée serait un gaspillage
incompatible avec l'optique de développement durable du SCoT.
Par ailleurs, la piste de Tournoux en projet
apparemment bien avancée n’est pas indiquée sinon sur les cartes.
Celle-ci détruirait un secteur hors piste facile et apprécié et
risquerait fort de manquer d'intérêt dans une zone peu pentue et
partagée avec les fondeurs.
Par contre, rien n'est indiqué concernant l'éventuelle modernisation
des équipements existants dont certains datent du début de la station
dans les années 1970, ce qui est d'autant plus incompréhensible qu'elle
permettrait d'augmenter la capacité de la station. |
3. La Roche-de-Rame
Extension du camping municipal
L'extension porterait sur 20 emplacements
supplémentaires environ sur une surface de 3692 m2 dont 2584 utiles. Le terrain
actuel, en bordure du lac naturel de la Roche-de-Rame, comporte 100 emplacements
sur une surface de 12 302 m2. La réalisation serait pour 2010.
Commentaire global1
Voilà, c'est tout pour le tourisme : une extension des remontées
mécaniques et de nouvelles pistes, et 20 places supplémentaires au camping de la
Roche-de-Rame !
Hormis l'extension vraiment marginale du camping de la
Roche-de-Rame, le tourisme se résume au tout-ski-de-piste-hivernal,
au profit de la seule Vallouise. Quand on pense que la
période favorable diminue de plus en plus (évolution des pratiques et
aléas météorologiques), c'est un peu surprenant. La stratégie choisie,
en contradiction avec le PADD, est une stratégie d'extension alors qu'il
serait plus judicieux de commencer par moderniser ou remplacer les équipements
existants pour en augmenter la capacité.
Il n'y a rien concernant les autres sports d'hiver. Ski de fond et
ski de montagne voient même leurs domaines se réduire au profit du seul
ski de piste (Tournoux, Narreyroux, la Blanche).
Rien concernant les activités alternatives dans les
stations, tel qu'un centre omnisport, afin de répondre à l'évolution des
pratiques des vacanciers et de palier aux conséquences des aléas
météorologiques, voire du risque climatique dans une perspective à 15
ans.
Rien, ici ou dans les Orientations Générales, concernant
les sports d'été (randonnée, escalade, alpinisme, sport d'eau vive,
VTT) qui attirent pourtant de nombreux touristes et font vivre beaucoup
de monde en dehors de la saison hivernale. Ils ont la particularité de
pouvoir aussi être pratiqués en dehors de la seule période estivale et
pourraient répondre à l'une des orientations visant le développement de
l'intersaison.
Rien, ici ou dans les Orientations Générales, pour
inciter au maintien d'une capacité d'accueil minimale en intersaison.
Rien pour mieux répartir la manne touristique sur
l'ensemble en dehors de la Vallouise, par exemple à
Freissinières et Dormillouse, très peu ou même pas cités.
Des projets évoqués dans le PADD (domaine nordique du
Col d'Anon, centre VTT des Vigneaux) ne sont pas repris.
La voie verte d'Embrun à Pelvoux
n'est pas mentionnée. En l'associant avec
l'enfilade des Cols d'Anon et de la Pousterle, une belle boucle ou
un beau huit pourrait être réalisée, et pourquoi pas jusqu'à Bouchier.
Certes, on objectera que tous les projets ne sont pas de
même niveau et qu'il est difficile de comparer une zone
d'embarquement/débarquement de canoë-kayak ou une piste de VTT à une
remontée mécanique. C'est vrai, mais la hiérarchie ne se situe pas au
niveau des coûts mais au niveau de la volonté et du message politique
que les Orientations Générales et autres documents traduisent. Il serait
dommage que l'absence d'autres projets que ceux liés au ski de piste
hivernal soit interprétée de cette façon, d'autant plus que 20
emplacements dans un terrain de camping sont mentionnés. Soit on met
tout, soit on ne met rien ! Le SCoT devrait être complété sur ce point.
En résumé, les Orientations Générales concernant le
développement touristique et le document concernant les UTN apparaissent
en contradiction avec le Diagnostic et le Plan d'Aménagement et de
Développement Durable et porteraient en particulier un coup sérieux au
patrimoine environnemental (paysages, faune, ...) du Pays des
Écrins.
Plus grave encore, en pratiquant
une stratégie du tout-ski-de-piste, d'une part ces documents
ignorent les réalités du marché du ski où la demande prône la
diversification des activités et où il n'est certainement pas nécessaire
de renforcer l'offre quantitativement mais au contraire de la développer
qualitativement ; d'autre part ils ne tiennent pas compte du
risque climatique dont les impacts concerneront à la fois 1)
l'amplification des aléas météorologiques dont les saisons hivernales
2007, chaude et sèche, et 2006, très froide et tardivement enneigée,
sont de bons exemples, 2) le raccourcissement de la période favorable à
la pratique du ski jusqu'à moyenne altitude, 3) les possibilités de
production de neige artificielle du fait à la fois de températures trop
élevées et des énormes volumes d'eau nécessaires, sans parler de la
consommation d'énergie dans l'optique de développement durable du SCoT. |
Note 1 : commentaires sans prétention aucune ni
grande valeur mais qui peuvent éclairer le lecteur sur les projets en cours.
Présentation du SCoT
Commentaires généraux
A. Orientations générales
1. Développement et Organisation du territoire
1.1. Objectifs en matière de
développement
1.2. Orientations en matière
d'organisation du territoire
1.3. Espaces et sites naturels à
protéger
1.4. Respect des grands équilibres
entre les espaces urbains et naturels
1.5. Carte de synthèse
2. Orientations
thématiques
2.1. L'Habitat
2.2. Activités
économiques
2.3. Modalités du
développement urbain
2.4. Services à la
population
2.5. Équipements
d'accompagnement du développement
2.6. Préservation et
gestion des ressources naturelles
2.7. Protection des
paysages et valorisation des entrées de villages
2.8. Prévention et
gestion des risques
3. Mise en
oeuvre - Évaluation
3.1.
Cohérence du SCoT
3.2.
Principales étapes de la mise en oeuvre
3.3.
Gouvernance et Évaluation
B. Unités
Touristiques Nouvelles
1. Station de Pelvoux-Vallouise
2. Station de Puy-Saint-Vincent
3. La Roche-de-Rame
Documents de référence
Site internet de la communauté de communes du Pays des
Écrins.
Articles connexes
L'attractivité des stations de sport d'hiver
Tourisme,
Immobilier et Environnement
Promotion
du hors-piste
Le climat et les Alpes en mutation
Les canons à neige assécheraient les Alpes