Séisme
de Saint-Crépin du 22 août 2009
Le réseau de détection sismique de
l'observatoire de Grenoble (réseau Sismalp) a enregistré, le samedi 22
août 2009 à 19 h 22 min (heure locale) un séisme de magnitude 2,8 dont
l'épicentre était situé à proximité de Saint-Crépin, au nord de
Guillestre (Hautes-Alpes). Les coordonnées épicentrales sont 44° 44' N, 6°
39' E, à quelques kilomètres plus au sud que l'épicentre d'un séisme de
magnitude 3,1 qui s'est produit le 9 juillet dernier.
D'après les premiers témoignages reçus, ce séisme
a été fortement ressenti à Saint-Crépin et à Guillestre, mais
aussi, plus au nord, dans la région de L'Argentière et de
Saint-Martin-de-Queyrières, où les habitants ont été sensibilisés par le
séisme du mois dernier.
De nombreux séismes de magnitude habituellement
modérée se produisent chaque année sur ce qu'on appelle l'arc briançonnais. Mais
les séismes de magnitude supérieure à 3 sont assez rares : pour l'ensemble du
Sud-Est, on n'en recense en effet que trois par an. Dans les Alpes françaises,
il est peu fréquent d'observer, à quelques kilomètres de distance, deux séismes
de magnitude voisine de 3 à un mois et demi d'intervalle. Actuellement, cette
région de la haute vallée de la Durance apparaît donc comme très active
sismiquement.
Le dernier séisme destructeur dans le
Briançonnais remonte à février 1991. Il avait provoqué de légers dégâts à
Cervières et à l'Argentière-la-Bessée. L'arc sismique briançonnais
est une zone de sismicité très marquée qui, du massif du Mercantour,
traverse successivement la haute vallée de l'Ubaye, le Queyras,
le Briançonnais, la Maurienne, la Vanoise, la
Tarentaise et se termine dans le Val d'Aoste. Cet arc suit fidèlement
le
chevauchement pennique frontal, discontinuité géologique majeure séparant les
Alpes internes (à l'est) des Alpes externes (à l'ouest). Bien que cette région
ait été longtemps soumise à de la compression lors de la surrection des Alpes,
l'analyse du mécanisme au foyer du séisme de ce soir montre qu'il est dû à de
l'extension dans une direction est-ouest. Ce phénomène, découvert il y a
quelques années, caractérise l'ensemble de l'arc briançonnais : après avoir été
soulevée pendant des dizaines de millions d'années, cette zone tectonique
s'effondre maintenant sur elle-même.