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Le tourisme alpin au bord de l'asphyxie

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Que de plus en plus de vacanciers venus pour une semaine de vacances partent un jour avant la fin de leurs vacances, ça n'interpelle personne ?

Avec même la situation caricaturale, le vendredi 12 février, des vacanciers qui (i) se sentent obligés de partir un jour plus tôt de Puy-Saint-Vincent et qui (ii) se retrouvent piégés et contraints de passer la nuit en centre d’hébergement à L’Argentière-la-Bessée, à moins de 15 kilomètres de leur point de départ (1).

L'ampleur grandissante de ces retours anticipés ne serait-elle pas le révélateur d'une faiblesse structurelle du tourisme alpin : à savoir l’inadaptation des moyens de déplacements et de transports aux flux des vacanciers ?

Il ne s’agit plus de construire toujours plus de lits, il s’agit de mettre en place les moyens de déplacements et de transports en adéquation avec les capacités d’hébergement. Le tourisme alpin va finir par s’étouffer si le retard pris, notamment dans les Hautes-Alpes comme on a pu le voir ces deux dernières années, n’est pas comblé. La situation est critique aussi bien en ce qui concerne les infrastructures routières et ferroviaires que les capacités des administrations, des collectivités et des compagnies de transports à faire face aux migrations touristiques, notamment en cas de difficultés. À force de retarder leur départ et d’avancer leur retour, les vacanciers pourraient bien se lasser tout simplement de venir. La priorité des priorités dans le tourisme alpin, et en particulier haut-alpin, ne se situe donc plus ni dans la communication touristique, ni dans la production de neige artificielle et encore moins dans l’augmentation (aggravante) du nombre de lits, mais dans la faculté des vacanciers de se déplacer. Si le service de base consistant à venir et repartir dans de bonnes conditions n’est plus assuré, inutile de peaufiner les détails ou de brasser du vent dans une communication déconnectée de la réalité et des difficultés vécues par nos visiteurs.

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Les Hautes-Alpes en particulier doivent se réveiller car le soleil ne suffira pas indéfiniment à faire venir les touristes si on ne peut plus s’y déplacer (et en certains lieux, y stationner). Après des décennies d’immobilisme alors que les investissements étaient encore réalisables, aujourd’hui la marche à franchir est plus haute et les moyens sont de plus en plus limités. Et pourtant, les RN 85 et 94 sont à reprendre complètement et leurs points noirs après La Mure (à quand un pont sur la Bonne ?), à Corps, à La Roche-de-Rame, etc. et dans les rampes de Laffrey, du Motty et de L’Argentière sont à supprimer ; la RD 1091 a suffisamment fait parler d’elle comme preuve concrète de l’incurie des décideurs et des administrations ; la liaison routière et ferroviaire avec l’Italie sous le Col de Montgenèvre (à la fois pour l’ouverture vers le nord par le tunnel du Fréjus et vers Turin et son aéroport) reste à faire ; les liaisons ferroviaires jusqu’à Briançon depuis le sud et le nord, par Valence et Grenoble, sont anachroniques. Comme il n’y aura rien de sérieux d’entrepris par manque de financement et surtout de volonté politique, la situation ne risque que de s’aggraver.

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Vallouimages

Vallouise, 22 février 2016.

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Notes :

(1) La Dauphiné Libéré, édition des Hautes-Alpes et Alpes-de-Haute-Provence, 13 février 2016, p. 4.

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Références :

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