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Fin mai l’Agence Départementale de Développement Économique et
Touristique faisait le bilan de l’année 2020 et quelques
prospectives pour les années à venir.
En voici un résumé dressé par
Alpes et Midi.
On
progresse,
cela va dans le bon sens, dommage qu’il ait vraiment fallu rentrer
dans le mur avec de lourds dommages collatéraux pour aboutir à ce
début de prise de conscience et d’évolution.
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Mais
il reste encore des trous dans l’analyse et tout ne sera pas forcément mis
en œuvre.
Par
exemple on peut avoir des doutes sur l’aspect « mobilité » qui revient à
chaque campagne électorale : on se rappelle que la Région, sans être
contredite par le Département, a fait l’inverse de son programme d’il y a 6
ans (j’ai publié en son temps son programme d’alors quand elle a sabré dans
les liaisons ferroviaires Gap-Briançon). Par ailleurs, on ne voit rien venir
dans le domaine des infrastructures routières et ferroviaires pour
désenclaver le département, ce qui reste une faiblesse structurelle majeure.
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Que
fait-on pour diminuer la dépendance au « tout tourisme » ?
Augmenter l’attractivité des Hautes-Alpes ? C’est bien, mais pas nouveau,
avec le risque de privilégier encore la communication, au détriment des
infrastructures et de l’habitat. D’ailleurs de quelle attractivité
parle-t-on et pour qui ? Un territoire où des médecins hésitent à
s’installer, où il est difficile voire impossible de se loger, où les
services hospitaliers sont remis en question de loin en loin, où les gares
sont menacées de fermeture, est-il un « territoire attractif », y compris
pour les entreprises qui voudraient s’y installer ?
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Un constat du
directeur de l’Agence de développement mérite qu’on s’y arrête :
« On a
du mal à garder ou attirer les 25/29 ans et il s’opère une migration interne
des vallées vers les bourgs-centres qui est préoccupante pour l’équilibre
des territoires. » Eh oui ! comme déjà dit à plusieurs reprises concernant
la démographie « les gens votent avec leurs pieds », en clair ils vont là où
ils ont espoir de pouvoir trouver à la fois un emploi non précaire
et un logement à prix abordable.
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Cela conduit à
poser à nouveau la question de la finalité du tourisme. On voit bien que le
tourisme ne permet plus de vivre et travailler au pays, et n’en a d’ailleurs
plus l’objectif, s’il l’a eu un jour. C’est ce que confirme implicitement le
directeur de l’agence. Les uns quittent les territoires touristiques pour
cause de disponibilité et de cherté du logement et les autres qui voudraient
s’y installer n’en trouvent pas.
Cela pose donc
bien la question de la finalité du tourisme.
Par exemple, le
tourisme Airbnb (1), qui tend à
se généraliser, perturbe le marché locatif de logements à l’année. Ainsi, il
n’est pas neutre de constater que soit envisagée la fermeture d’une classe
dans l’une des communes les plus touristiques du département à Saint-Véran.